Sep 23

Harpons, filets, robots…: des gadgets en pagaille pour nettoyer l’orbite terrestre

Harpons, filets, robots…: des gadgets en pagaille pour nettoyer l’orbite terrestre

Harpon ou filet, lequel est le plus efficace ?

Précision: il n’est pas ici question de pêche en mer, encore moins d’un combat de gladiateurs, mais de…

Ces deux outils ainsi que d’autres vont en effet être mis au banc d’essai lors d’une mission spatiale européenne qui devait gagner l’orbite terrestre le 2 avril grâce à une fusée Falcon 9 de SpaceX.

Cette dernière, partie pour ravitailler la Station spatiale internationale (ISS), possède sous sa coiffe RemoveSat, «satellite chasseur» de la mission RemoveDebris.

L’engin contient dans ses entrailles tout l’arsenal nécessaire pour tester diverses méthodes de ramassage de débris spatiaux.

Cette mission d’essai doit déterminer les avantages et inconvénients de chacune avant de voir décoller un jour une véritable mission «d’éboueurs de l’espace».

L’un des traits les plus typiquement humains est sans doute le fait de semer des déchets un peu partout.

Même dans l’espace: l’orbite terrestre basse est une poubelle

Sur les quelque 23?000 objets dont les trajectoires autour de la Terre sont surveillées, seuls 1200 sont des satellites en fonctionnement, ce qui donne environ 20?000 débris.

Si l’on prend en considération les objets trop petits pour être suivis, le chiffre grimperait à 170 millions.

Depuis le début des lancements spatiaux il y a soixante ans, personne ne semble réellement s’en inquiéter.

Dernier exemple en date, la station spatiale chinoise abandonnée Tiangong-1 est retombée sur Terre le week-end dernier.

L’an passé, un minuscule morceau de métal avait laissé un éclat de 7 millimètres sur la coupole d’observation de l’ISS.

 

En 2009, deux satellites américain et russe s’étaient percutés à près de 40?000 km/h, générant plus de 2300 débris suffisamment grands pour être surveillés.

Le scénario catastrophe du blockbuster Gravity n’est peut-être plus si loin.

C’est dans ce contexte qu’est née la mission RemoveSat.

Aucun véritable déchet ne sera enlevé: il s’agit simplement d’un entraînement.

Dans les entrailles du RemoveSat, un satellite grand comme un frigo américain, se trouvent deux débris factices, les DebrisSats.

Ils seront libérés depuis l’ISS vers l’espace, et les scientifiques essaieront de les capturer.

Ils auront à leur disposition un filet et un harpon destinés à agripper et ramener les débris.

Un bras robotisé sera également mis à l’essai.

Une voile spatiale sera aussi de la partie.

Avec son équipe, il a mis au point les «yeux» du RemoveSat, soit un capteur de vision constitué d’une caméra standard couleur et d’une caméra à télédétection par laser («lidar» selon l’acronyme anglais) produisant des images en trois dimensions.

La mission RemoveDebris sera aussi une occasion de la mettre à l’épreuve.

«Elle permet aussi, par exemple, de cartographier un site d’atterrissage sur la Lune ou sur Mars avec une précision de l’ordre de quelques dizaines de mètres, contre plusieurs kilomètres actuellement avec d’autres capteurs», affirme le spécialiste.

[Source : www.letemps.ch – Fabien Goubet – Publié lundi 2 avril 2018 à 14:09]

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